Le tabagisme est d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’une des principales causes de décès à travers la planète. En France, sur la population complète de fumeurs réguliers, on considère que la moitié décèdera d’une maladie ayant pour origine son tabagisme. Tous les ans en France, 73.000 personnes décèdent des effets néfastes du tabac. Qu’en est-il des risques et des effets du tabac sur les seniors, et comment pouvons-nous les aider ?
Parmi les 14 millions de fumeurs, occasionnels ou réguliers, en France, on estime que 11,5% ont plus de 65 ans. Ce chiffre est d’autant plus alarmant qu’avec le vieillissement de la population, il ne cesse de grimper alors que l’on sait que le tabagisme est l’une des principales causes de décès chez les seniors. À travers cet article, nous allons voir qui sont ces fumeurs du troisième âge, quels sont les effets du tabac chez les personnes âgées et enfin nous verrons si arrêter de fumer après 65 ans améliore la santé de nos aînés.
Tabagisme des seniors, Qui sont-ils ?
Alors que la cigarette a longtemps été considérée comme une affaire d’hommes, le ratio hommes/femmes est aujourd’hui beaucoup plus nuancé, et que ce soit parmi les plus jeunes fumeurs ou les seniors, on constate une parité quasi exemplaire. Chez les ados et les jeunes adultes, elle est liée aux mœurs sociétales, chez nos aînés, elle est liée à l’espérance de vie des femmes, de 85.6 ans, contre 80 ans chez les hommes.
Bien que 87% des fumeurs confirment avoir consommé leurs premières cigarettes avant 21 ans, c’est sur la durée que les méfaits du tabac sont les plus significatifs. En effet, 70% des décès et des maladies liées au tabagisme surviennent après 60 ans. Ces chiffres pourraient laisser penser que nos aînés fument depuis leur adolescence ou, lorsqu’ils étaient jeunes actifs, mais il n’en est rien. Ils représentent certes la majorité, mais de nombreux fumeurs seniors, jusque-là non-fumeurs ou fumeurs très occasionnels, développent une addiction à la cigarette au moment de la retraite, à la perte d’un conjoint, face à leur isolement social, ou encore à l’annonce des premiers soucis de santé. Parfois même cette addiction est associée à un autre type d’addiction tout autant dévastatrice, l’alcoolisme.
Le niveau de revenus ainsi que le niveau de scolarité ont également un rôle dans le profil type du fumeur âgé. En effet, plus ces niveaux sont élevés, plus le fumeur a de chances d’arrêter de fumer. Les fumeurs fument pour se relaxer et prendre du plaisir, puis par habitude et par addiction.
Les effets du tabagisme sur l’organisme
Dans le contexte de pandémie mondiale que nous connaissons à travers l’épisode de la Covid-19, les statistiques sont sans appel, les fumeurs sont les plus vulnérables. En effet, les personnes qui fument présentent des risques plus élevés de développer des infections respiratoires et sont plus sensibles aux pneumonies bactériennes. Rappelons-le, le tabagisme est considéré comme le principal facteur de risque de l’obstruction pulmonaire chronique, raison pour laquelle parmi les personnes touchées par le coronavirus, bon nombre de ceux qui ont dû être hospitalisés, admis en soins intensifs, ou encore mis dans le coma pour une ventilation assistée étaient fumeurs.
La fumée de cigarette, avec ses plus de 4000 substances chimiques dont 69 sont reconnues comme cancérigènes, touche pratiquement chaque organe d’un fumeur. Au fil des années, les méfaits de ces substances sur l’organisme sont multiples et pour certains irrémédiables.
La dépendance à la nicotine
Un fumeur qui se contenterait de 1 à 5 cigarettes par jour, sentirait rapidement le besoin de fumer quotidiennement. Cette accoutumance, qui est en fait une dépendance pourrait s’apparenter au besoin d’un consommateur d’héroïne ou de cocaïne d’y revenir, de plus en plus souvent, en augmentant les doses pour obtenir à chaque prise le même résultat d’apparente euphorie. Cette dépendance est en grande partie due à la nicotine, considérée comme une drogue, et qui crée une dépendance physique importante. La nicotine, aux doses absorbées par un fumeur n’est pourtant pas toxique, en revanche, les milliers de substances qui accompagnent la fumée et qui se consument et sont ingérées à chaque inspiration le sont extrêmement. Le ‘seul défaut’ de la nicotine est donc bien son effet de ‘reviens-y’ sans qui la plupart des fumeurs n’auraient jamais acheté leur second paquet.
Les effets à court et moyen terme du tabac
Le fumeur, même débutant va rapidement réaliser que fumer lui procure une mauvaise haleine, le fatigue et diminue son niveau d’énergie, qu’une toux quotidienne et de plus en plus fréquente s’installe, que petit à petit il perd son gout et son odorat, et enfin, que certains efforts même anodins l’essoufflent anormalement rapidement. Lorsque le tabagisme s’installe, les problèmes plus sérieux font leur apparition. Les 4000 substances chimiques qui cohabitent quotidiennement avec le visage, les dents, les mains, les cheveux, les yeux font petit à petit leur nid, le teint et les cheveux deviennent ternes, les dents jaunissent, la peau s’assèche, et sans demander la permission à son hôte, la personne parait 10 ans de plus.
Les effets dans l’organisme sont encore plus ravageurs :
- Risques élevés de maladies cardio-vasculaires,
- Difficultés respiratoires et pulmonaires,
- Toux excessive et handicapante,
- Fatigue chronique et dépendance croissante,
- Apparition de cancers liés au tabac, tel que le cancer du poumon,
- Diminution de l’espérance de vie d’au moins 10 ans par rapport à un non-fumeur qui aurait eu un train de vie comparable.
- Augmentation de l’ostéoporose et du risque de fracture du col du fémur,
- Pathologies parodontales,
- Augmentation du risque de DMLA,
- Perte d’équilibre et désorientation,
- Isolement social,
- Augmentation de la sédentarité,
- …
Si l’on considère que les non-fumeurs vivent en moyenne 13,5 ans de plus que les fumeurs, on peut déclarer que le tabac tue nos aînés. Une fois ce constat alarmant, mais on ne peut plus factuel, établi, voyons en détail les effets du tabac chez les plus de 65 ans.
Chez le sujet âgé, les effets du tabac sont exacerbés par la sédentarité, la rupture sociale, un corps vieillissant, des organes vacillants, une fragilité physiologique, le veuvage, et une rupture sociale. De plus, lorsque la plupart ont démarré la cigarette, fumer était la norme, autorisée partout et synonyme même de charme et de réussite sociale, alors qu’aujourd’hui, les fumeurs sont montrés du doigt, et ils sont devenus des pollueurs considérés comme inconscients voir suicidaires. Alors oui nos fumeurs, et en particulier nos ainés ont développé une forme de honte face à leur addiction.
Pourquoi les fumeurs ont plus souvent des infections respiratoires que la moyenne de la population ?
Les fumeurs sont plus souvent sujets aux infections respiratoires que la moyenne de la population en raison de plusieurs facteurs. Le tabagisme endommage les cils présents dans les voies respiratoires, qui jouent un rôle crucial dans la filtration des impuretés et des agents pathogènes. La fumée de cigarette contient des substances toxiques qui affaiblissent le système immunitaire, réduisant ainsi la capacité du corps à combattre les infections. De plus, les produits chimiques présents dans le tabac irritent et enflamment les voies respiratoires, créant un environnement propice à la prolifération des bactéries et des virus. Enfin, le tabagisme chronique peut conduire à des maladies respiratoires comme la bronchite chronique et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), qui augmentent encore le risque d’infections. En résumé, les effets combinés de la fumée de cigarette sur le système immunitaire et les voies respiratoires expliquent pourquoi les fumeurs sont plus vulnérables aux infections respiratoires.
Visage photo avant après arrêt du tabac
Les effets bénéfiques de l’arrêt du tabac sont visibles non seulement sur la santé interne, mais aussi sur l’apparence extérieure. La peau, souvent endommagée par les toxines du tabac, commence à retrouver une meilleure élasticité et un teint plus lumineux. Les rides prématurées et le teint terne s’estompent progressivement, révélant un visage plus jeune et plus frais. De plus, les lèvres et les dents retrouvent leur couleur naturelle, sans les taches causées par la nicotine. Les photos avant et après l’arrêt du tabac montrent clairement ces améliorations, illustrant le pouvoir de régénération du corps humain lorsqu’il est libéré de la dépendance à la nicotine.
Photo visage d’une femme avant et après l’arrêt du tabac
Photo visage homme avant et après l’arrêt du tabac
Le tabagisme chez les Seniors
Les risques du tabac sont aussi importants et nombreux sur un sujet jeune que sur une personne âgée. Oui, mais… Sur un organisme âgé, et donc fragilisé et par définition beaucoup plus sédentaire, les effets sont démultipliés.
En France, plus de 12% des fumeurs quotidiens ou utilisateurs de cigarette électronique sont âgés de 65 ans et plus. Au fil des ans, les différentes campagnes anti-tabac, et l’augmentation continue du prix du paquet, ont incité les jeunes consommateurs à ne pas devenir fumeurs et leur proportion a diminué alors que chez les seniors, elle n’a jamais cessé d’augmenter. Les maladies chroniques, le veuvage, l’anxiété, sinon une dépression, liée au vieillissement sont autant de facteurs qui favorisent la prise, et parfois la reprise du tabac chez les personnes âgées.
Une personne qui aurait aujourd’hui 70 ans et plus et qui aurait commencé à fumer à 20 ans, aurait fumé sa première cigarette dans les années 50. Sans parler d’âge d’or de la cigarette, à cette époque, fumer était la norme. Il n’existait aucune contre-indication ni aucune interdiction, et l’on fumait partout, dans la voiture avec les enfants, à l’hôpital face aux malades, et dans les restaurants comme sur les plateaux de télévision.
La plupart des personnes âgées pensent, à tort, qu’ils ne peuvent pas s’arrêter de fumer ou bien qu’il est trop tard, que le mal est fait… Encore une fois, oui, mais… Non !
Il n’est jamais trop tard pour s’arrêter de fumer
Les études l’ont prouvé, l’arrêt du tabac à un effet positif immédiat sur la santé. Quel que soit l’âge du fumeur, la qualité de vie est améliorée et la durée de vie est prolongée. On considère qu’un homme qui arrêterait de fumer à 65 ans, aurait une espérance de vie augmentée de 1,4 à 2 ans, tandis que pour une femme cette augmentation serait de 2,4 à 3,7 ans, en moyenne.
Très rapidement, ils retrouveraient le gout vrai des aliments, leur odorat, et ces 2 bénéfices semblent bien peu importants si l’on considère les bienfaits sur les risques d’AVC, de maladies cardio-vasculaires, et de soucis coronariens. Certaines études ont même montré que l’arrêt du tabac aurait un effet protecteur contre l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
Dites-vous qu’en matière de tabac, même si les obstacles semblent insurmontables, toutes les pistes doivent être explorées pour aider une personne âgée à arrêter de fumer. Aidez-les malgré eux à aller mieux.
Chaque fumeur connait les conséquences du tabac sur sa santé, et tous conviennent qu’ils ont une santé plus fragile que leurs homologues du même âge. Pourtant, par habitude et par addiction, ils continuent de fumer malgré les méfaits reconnus du tabac.
La croyance collective laisse à penser qu’à partir d’un certain âge, arrêter de fumer n’apporte aucun bénéfice, comme si les années passées à fumer aboutissaient à un point de non-retour où les dégâts causés étaient irréversibles et que l’arrêt de la cigarette n’aurait aucun effet positif. Cette idée totalement erronée est largement partagée par nos seniors, mais disons le bien haut et fort : Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer ! Certes, la dépendance à la nicotine, qui libère du stress et apporte un réel (mais éphémère) plaisir physique, joue un rôle important dans l’acceptation de cette contre vérité, mais toutes les études montrent que l’arrêt du tabac entraine un bénéfice très rapide au niveau cardiovasculaire. Dans les quelques semaines qui suivent l’arrêt du tabac, le risque accru de formation de caillots disparait, et les infarctus du myocarde, les AVC et les complications liées, par exemple, à une artérite de jambe diminuent.
Donc quel que soit l’âge, arrêter de fumer est toujours important, même chez nos aînés.
Arrêter de fumer à 65 ans
Arrêter de fumer à 65 ans présente de nombreux avantages pour la santé et le bien-être. À cet âge, l’arrêt du tabac peut rapidement améliorer la circulation sanguine et la fonction pulmonaire, réduisant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires et respiratoires. Les fumeurs qui cessent à 65 ans peuvent également constater une amélioration significative de leur espérance de vie, avec une diminution des risques de cancer et d’autres maladies graves. De plus, l’arrêt du tabac peut entraîner une meilleure qualité de vie, avec moins de toux, de souffle court, et une meilleure capacité à pratiquer des activités physiques. Psychologiquement, arrêter de fumer peut aussi apporter un sentiment de contrôle et de bien-être accru, réduisant le stress et l’anxiété liés à la dépendance. En somme, arrêter de fumer à 65 ans est une décision bénéfique qui peut prolonger et améliorer considérablement la vie.
Comme nous venons de le voir, nos aînés ne sont pas épargnés par le fléau du tabac, et leur santé déjà fragilisée par le poids des années est d’autant plus mise en danger. Pour autant, ce n’est pas une fatalité et il est bénéfique à tout âge d’arrêter de fumer.
Arrêter de fumer à 70 ans
Arrêter de fumer à 70 ans peut avoir des effets bénéfiques significatifs sur la santé, même à un âge avancé. L’arrêt du tabac améliore la circulation sanguine et la fonction pulmonaire, réduisant ainsi le risque de maladies cardiaques et respiratoires. Les personnes âgées qui cessent de fumer peuvent également constater une amélioration de leur qualité de vie, avec une réduction des infections respiratoires et une meilleure tolérance à l’exercice. De plus, arrêter de fumer peut ralentir la progression de maladies chroniques déjà présentes, comme la bronchite chronique ou la maladie pulmonaire obstructive chronique (Bronchopneumopathie chronique obstructive BPCO). L’arrêt du tabac contribue également à une meilleure santé mentale, réduisant le stress et l’anxiété souvent associés à la dépendance. En fin de compte, il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer et profiter des nombreux avantages pour la santé, même à 70 ans.
Comme nous venons de le voir, nos aînés ne sont pas épargnés par le fléau du tabac, et leur santé déjà fragilisée par le poids des années est d’autant plus mise en danger. Pour autant, ce n’est pas une fatalité et il est bénéfique à tout âge d’arrêter de fumer.