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Le risque de contracter un cancer de la prostate augmente avec l’âge : le dépistage est recommandé à partir de 50 ans, voire dès 45 ans pour les hommes ayant des antécédents familiaux. Mais après 75 ans, ce dépistage n’est plus recommandé sur les patients asymptomatiques. En effet,  on estime que l’espérance de vie du patient étant de dix ans et que cancer étant d’évolution lente, un tel diagnostic n’aurait pas d’incidence sur le cours de sa vie. Toutefois, de récentes études montrent les limites de cette approche, qui prive les patients âgés de traitements curatifs dont ils pourraient tirer bénéfice, pourtant proposés à des patients en moins bonne santé, mais plus jeunes.

Quels sont les symptômes du cancer de la prostate ?

Le cancer de la prostate est généralement peu symptomatique, surtout aux premiers stades. Son évolution peut entrainer des symptômes, en particulier urinaires. On peut noter les suivants :

  • fréquente envie d’uriner ;
  • difficultés à la miction ;
  • sensation de brûlure à la miction ;
  • sensation de vessie pleine ;
  • incontinence urinaire ;
  • présence de sang dans les urines (hématurie) ou dans le sperme ;
  • troubles de l’érection ;
  • douleurs dans la région pelvienne et/ou le bas du dos (plus rare).

Dépistage du cancer de la prostate

En cas de suspicion de cancer de la prostate, l’un des examens de première intention est le toucher rectal. Celui-ci a pour but d’examiner, à l’aide d’un doigt ganté introduit dans le rectum, la consistance, la texture et la grosseur de la prostate afin de détecter une éventuelle anomalie. On procèdera également, à distance du toucher rectal, à une analyse de sang. Cette analyse aura pour but de détecter le taux de PSA (l’antigène spécifique de la prostate). Cette protéine produite par la prostate est normalement présente en petite quantité dans le sang. Si le taux est élevé, il n’indique pas pour autant la présence d’un cancer : le PSA peut également être élevé en présence d’autres affections, par exemple une prostatite, une cystite aiguë ou encore une hypertrophie bénigne de la prostate. Ce sont les biopsies prostatiques, effectuées si le dosage PSA est élevé, qui confirmeront le diagnostic.

cancer prostate senior

Le cancer de la prostate chez le patient âgé, une prise en charge défectueuse ?

Conséquence du vieillissement de la population et de la généralisation d’outils de dépistages tels que le dosage PSA, l’incidence du diagnostic de cancer prostatique est vouée à augmenter. Dès lors il devient nécessaire de repenser la prise en charge de ce cancer chez le sujet âgé que des instances telles que la Société internationale d’oncogériatrie (SIOG) jugent défectueuse dans la mesure où les patients âgés ne se voient pas proposer les mêmes traitements que les patients plus jeunes. On peut questionner le bien-fondé de cette inégalité de traitement, d’autant plus que les connaissances portant sur le sujet sont lacunaires. Les patients ayant dépassé l’âge maximal pour participer à des études, leurs  problématiques sont de fait exclues d’une partie du champ de la recherche. Il n’existe, par exemple, pas d’études sur la mortalité liée aux complications induites par la suppression androgénique sur la population âgée, alors que celle-ci entraîne un risque important de fractures, de perte de masse musculaire, ou encore de problèmes cardiovasculaires.

Sous l’impulsion de la Société internationale d’oncogériatrie (SIOG) se développe une approche qui vise à préconiser une autre prise en charge du cancer de la prostate chez le patient âgé en concevant autrement le dépistage, l’évaluation de l’état du patient et les traitements envisageables. Pour ce faire, c’est l’approche du grand âge qui doit être repensée : on estime que passé 75 ans, l’espérance de vie du patient est de dix ans, c’est pourquoi le dépistage systématique n’est plus proposé aux patients.  Mais cette limite semble arbitraire dans la mesure où elle considère comme homogène une population au sein de laquelle il existe de grandes disparités. Il serait à cet égard plus pertinent de distinguer l’âge physiologique de l’état civil, en prenant en compte les comorbidités du patient, mais aussi les facteurs sociaux et psychologiques qui influencent considérablement la durée de vie du patient ou sa capacité à supporter un traitement.

La prise en compte de l’état général du patient (EGG), permet ainsi de repenser les critères décisionnels en proposant une évaluation personnalisée basée sur la qualité du vieillissement individuel. Cette individualisation du processus décisionnel thérapeutique permet par exemple de proposer à un patient âgé et asymptomatique ce qu’on appelle une « surveillance active », consistant à retarder le début du traitement jusqu’à l’apparition de symptômes. Il s’agirait également de pratiquer des biopsies en cas de toucher rectal suspect, en dehors des patients ayant une espérance de vie très réduite. La SIOG prône également la collaboration entre les différents spécialistes, tels que les gériatres, les urologues et les oncologues, l’interdisciplinarité favorisant l’appréciation complète de l’état de santé du patient et permettant une prise en charge plus personnalisée.  Un tel suivi permet de donner accès au patient âgé à des traitements appropriés comme certains traitements chirurgicaux locaux, qui sont des thérapies peu invasives et bien tolérées.

L’objectif est de ne pas priver un patient de traitement curatif au prétexte de son âge chronologique, mais au contraire de lui proposer une prise en charge optimale et adaptée à son état, qui prendra en compte son aptitude à supporter le traitement et l’impact des traitements sur sa qualité de vie.

Évolution cancer prostate après 70 ans

Le cancer de la prostate suit généralement une évolution similaire à celle de la plupart des cancers. Initialement, la tumeur se développe en taille, puis certaines cellules cancéreuses échappent à la capsule prostatique et se propagent à d’autres parties du corps via la circulation sanguine ou lymphatique. À ce stade, le cancer est considéré comme métastatique, ce qui réduit considérablement les chances de survie.

Bien qu’il soit souvent asymptomatique au début, le cancer de la prostate devient perceptible au fur et à mesure que la tumeur grossit et que le cancer se propage. Cela peut entraîner diverses complications telles qu’une rétention urinaire, une anémie, des douleurs lombaires, des douleurs osseuses, une présence de sang dans l’urine ou le sperme, une compression de la moelle épinière avec un syndrome de la queue de cheval, des œdèmes des membres inférieurs et une détérioration de l’état général.

Parallèlement, le traitement précoce du cancer de la prostate offre de grandes promesses, avec la possibilité d’une guérison complète et un taux de survie à 5 ans pouvant atteindre 90%. C’est pourquoi la mortalité liée à ce cancer est en baisse d’environ 3,7% chaque année, grâce à la mise en œuvre de mesures de dépistage simples et généralisées, notamment recommandées après l’âge de 70 ans.

L’espérance de vie (survie) du cancer de la prostate

Les données statistiques attribuées à la survie du cancer de la prostate sont des estimations globales qui, si elles peuvent rassurer bon nombre de patients atteints par la maladie, doivent être interprétées avec la plus grande prudence. Ces données ne permettent pas d’estimer les chances de survie d’un individu en particulier.

De nombreux éléments sont pris en compte afin d’évaluer le pronostic et l’espérance de vie des patients touchés par une tumeur prostatique.

Survie du cancer de la prostate en 2023 : généralités

Le cancer de la prostate est diagnostiqué chez près de 57 000 nouveaux patients chaque année en France. Il représente le cancer le plus fréquent chez l’homme et la troisième cause de décès après le cancer du poumon et le cancer du côlon.

L’incidence de cette pathologie augmente avec l’âge et présente la particularité d’évoluer lentement.

Le dépistage permet de repérer chez les plus de 50 ans la maladie à un stade encore précoce et localisé, qui présente un pronostic plutôt favorable. Face à un cancer de la prostate avancé ou métastatique, en revanche, l’espérance de vie tend à diminuer. Le taux de PSA est également à prendre en compte pour évaluer le pronostic du cancer de la prostate, ainsi que le score de Gleason (score de différenciation des cellules tumorales de prostate).

D’autres facteurs sont susceptibles d’impacter l’espérance de vie, comme les antécédents médicaux et familiaux du patient, le type de tumeur, le stade de la maladie et son grade, les caractéristiques de la tumeur, les traitements du cancer de prostate retenus ainsi que la réponse de la maladie face à ceux-ci.

Cancer de la prostate : survie selon le stade

En règle générale, le stade d’évolution de la pathologie au moment du diagnostic influence de manière significative le pronostic vital de chaque homme, tout comme le grade de la tumeur.

Lorsque la maladie est découverte à un stade localisé, les chances de guérison sont très bonnes. Du fait de la lente évolution du cancer prostatique, les traitements mis en place à un stade encore précoce donnent souvent d’excellents résultats et les possibilités thérapeutiques sont accrues.

Face à un cancer de la prostate localement avancé, métastatique, non hormono-sensible ou récidivant, en revanche, l’espérance de vie est moins favorable et la maladie peut ne pas présenter une réponse satisfaisante face aux traitements entrepris.

Toutefois, le stade d’évolution du cancer n’est pas le seul facteur impactant le pronostic.

Pour rappel :

  • le cancer de la prostate de stade localisé désigne une tumeur se trouvant seulement au sein de la prostate sans envahissement des tissus et organes voisins ;
  • le cancer de prostate localement avancé désigne une tumeur qui s’est propagée en dehors de la glande prostatique, sans toutefois atteindre les ganglions lymphatiques et sans métastases ;
  • le cancer de la prostate métastatique indique que la tumeur a envahi les ganglions lymphatiques éloignés ou d’autres zones du corps, loin du siège initial (comme les os, le foie, les poumons…).

On utilise la classification de D’Amico pour estimer le risque tumoral en associant les résultats du score de Gleason, le stade clinique et le dosage du taux de PSA. On désigne alors le stade du cancer de la prostate par un « T » pour déterminer l’agressivité de la pathologie en fonction de la vitesse de croissance, et évaluer les risques de rechute.

On dénombre donc 4 stades :

  1. Cancer de la prostate stade T1 et stade T2 : tumeur localisée
  2. Cancer de la prostate de stade T3 et stade T4 : tumeur localement avancée
stade cancer prostate

Cancer de prostate de stade T3 et T4 et espérance de vie

Les cancers prostatiques de stade T3 et T4 localement avancés sont des adénocarcinomes qui ont dépassé les limites de la glande prostatiques et qui peuvent s’étendre aux vésicules séminales ou à d’autres organes voisins (comme la vessie, le rectum…). Il n’y a en revanche pas de localisations secondaires à distance (métastases).

L’espérance de vie des cancers de ces stades est très bonne puisque le taux de survie à 5 ans atteint plus de 95 %.

La prise en charge thérapeutique repose habituellement sur une radiothérapie externe + hormonothérapie ou sur une chirurgie prostatique + hormonothérapie.

Espérance de vie du Cancer de la prostate de stade 4 (stade IV)

Le stade IV désigne les tumeurs prostatiques de stade métastatique, avec envahissement ganglionnaire à distance ou avec métastases à distance. Cela représente environ 1 cancer de la prostate sur 10, car le cancer de la prostate a peu tendance à engendrer des métastases.

L’espérance de vie du cancer de la prostate avec métastases osseuses (présentent dans 90 % des formes métastatiques) est moins bonne qu’à un stade localisé avec un taux de survie à 5 ans s’élève à environ 50 %. Puisque l’évolution de la pathologie est lente, il est toutefois possible de contrôler la maladie plus longtemps (le cancer de la prostate étant par ailleurs de plus en plus souvent considéré comme une pathologie chronique).

Grâce à ces évaluations, les spécialistes peuvent décider d’une prise en charge thérapeutique adaptée à chaque patient lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).

L’aide à domicile pendant et après les traitements du cancer de la prostate

Le cancer de la prostate, souvent traité par chirurgie, chimiothérapie, ou radiothérapie, peut considérablement affecter la qualité de vie et l’autonomie des patients. Lors de la phase de traitement et de convalescence, un soutien à domicile permet au patient et à ses proches d’aborder cette épreuve plus sereinement.

Le rôle clef de l’aide à domicile

Les traitements du cancer de la prostate peuvent entraîner fatigue, nausées, et autres effets secondaires. Lors de la période des traitements, une aide à domicile peut assister le patient en prenant en charge certaines tâches du quotidien comme la gestion des tâches ménagères à domicile , l’aide aux courses, la préparant des repas adaptés, assistance dans le transport pour les rendez-vous médicaux …

Aide au retour à domicile après hospitalisation

Après une chirurgie du cancer de la prostate, le retour à domicile peut être délicat. Les soins et aides à domicile pourront par exemple aider avec les soins post-opératoires, observer et rapporter tout signe d’infection ou complication, faciliter la réadaptation et encourager l’adhésion aux recommandations médicales…

Avec l’adiam et sur prescription bénéficiez d’une infirmière à domicile. La bataille contre le cancer de la prostate est une épreuve difficile, rendue plus supportable grâce au soutien d’une aide soignante à domicile compétente. Que ce soit pour gérer les effets secondaires des traitements, assurer une bonne convalescence après une chirurgie, ou simplement offrir une oreille attentive, l’adiam et ses aides-soignantes à domicile jouent un rôle indispensable. Elles ne se contentent pas de faciliter le quotidien, elles contribuent activement à la guérison et au bien-être des patients. En intégrant ce soutien essentiel au domicile des personnes âgée, les patients et leurs familles peuvent traverser cette période difficile avec plus de dignité et de sérénité.