Oui, de fait, la sagesse, la raison répondront : « manger pour vivre », et la longue histoire des famines est bien là pour nous le rappeler. Ce qui est vrai à tous les âges l’est d’autant plus lorsque l’on avance en âge car pour de nombreuses raisons, apparaissent des déséquilibres alimentaires, qui à leur tour vont altérer la santé et l’état général.
Les méfaits de la sédentarité chez nos seniors
Le départ à la retraite et la réduction chez les senior des activités habituelles vont d’abord contribuer à modifier les équilibres alimentaires précédemment établis. Souvent, la sédentarité accrue et donc la perte de l’exercice physique même modeste ne sera pas contrebalancée par une reprise en main de l’alimentation. De plus le désœuvrement, la télévision, les – trop – longues périodes passées sur le canapé, vont aussi favoriser le grignotage et la prise de poids. S’il est normal de grossir de quelques kilos après le cap de la soixantaine, il convient de maintenir le cap du poids et de continuer à surveiller, raisonnablement son poids. À ce titre, une dépense physique quotidienne (marche d’un bon pas, escalier préféré à l’ascenseur…) est plus que nécessaire, elle est indispensable !
Mais l’arbre du surpoids qui menace ne doit pas cacher la forêt de la dénutrition bien présente chez la personne âgée.
L’importance des protéines dans l’alimentation de nos Ainés
Tout d’abord de nombreux facteurs interviennent, à des coefficients différents pour y contribuer. Sans hiérarchie je citerai l’isolement et la solitude qui émoussent le plaisir de manger, des recommandations aberrantes de limiter drastiquement le sel et le sucre, des difficultés d’alimentation liées à l’état dentaire précaire, le montant de la retraite qui ne permet pas toujours de satisfaire ses plaisirs, une idéologie médiatiquement trop diffusée qui encourage les régimes carencés en protides au profit des graines et des légumes, autant de facteurs qui vont contribuer à introduire, à bas bruit une dénutrition dangereuse.
À titre d’illustration, certes un peu sommaire, nous pouvons nous comparer à un mur fait de briques. Ces briques tiennent solidement et nous permettent de nous défendre contre les infections, de nous déplacer en maintenant autant que faire se peut notre masse musculaire, de profiter des petits et des grands plaisirs de la vie. Mais avec le temps et le processus de vieillissement ces briques sont peu à peu remplacées par des ersatz en carton, certes le mur ne s’écroule pas car on enlève de-ci de-là une brique puis une autre puis une autre et le mur qui nous maintenait debout est peu à peu remplacé par un écran carton, sans que nous ne nous en rendions compte mais qui s’écroulera à la première alerte, à la première infection ou autre maladie. Ceci s’appelle la sarcopénie c’est-à-dire la diminution de la masse musculaire avec le vieillissement, certes, mais aggravée par 2 éléments cruciaux d’une part une mauvaise alimentation qui ne fait pas assez la part belle aux protéines : je veux parler de la viande sous toutes ses formes, des œufs et du poisson et, d’autre part, de l’absence d’activité physique et d’entretien de la masse musculaire notamment les muscles des cuisses les quadriceps qui nous permettent de tenir debout, d’être stable et de nous déplacer.
N’allez pas croire comme beaucoup que le fait de maintenir son poids permet de maintenir la masse musculaire et donc d’éviter la sarcopénie! Peu à peu avec le temps cette perte de masse musculaire, est remplacée (mais pas compensée !) par de la masse grasse. Le poids reste à peu près comparable mais on a peu à peu remplacé les briques solides par un assemblage qui ne tiendra pas bien dès la première alerte médicale.
Conserver une activité physique après 65 ans est essentiel
Il n’y a pourtant rien d’inéluctable dans cette situation à condition de la comprendre et à condition de la corriger.
Deux mesures. Une activité physique quotidienne telle que la marche d’un bon pas et sans prétendre atteindre les 10.000 pas par jour, 6.000 pas effectués en une ou 2 fois sont bienvenus. On peut idéalement la compléter par des séances de gymnastique ou mieux encore d’entretien musculaire avec un kinésithérapeute. En ces temps de confinement et d’épidémie de Coronavirus, les salles de gymnastique, on parle maintenant de fitness, ne sont pas conseillées et pour la plupart fermées. L’autre mesure indispensable est d’ajouter de la qualité à la quantité des aliments. En clair il convient, à chaque repas de prendre une ration de protéines : laitages et ou œufs au petit-déjeuner, viande ou poisson au déjeuner ou dîner, et la soupe du soir si chère à certains doit être enrichie par du fromage, de la viande hachée ou des œufs sous peine d’être inopérante au plan alimentaire. Bien sûr ces mesures doivent être validées par le médecin traitant et tenir compte des pathologies éventuellement existantes comme l’insuffisance rénale, le diabète ou l’hypertension.
Manger pour vivre oui, mais pourquoi pas aussi vivre pour bien manger ?
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