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L’aidant familial, appelé également proche aidant, est une personne qui s’occupe de façon quotidienne ou régulière d’un proche en situation de perte d’autonomie. L’aidant familial soutient la personne en perte d’autonomie dans les tâches du quotidien (toilette, courses, aide à la préparation des repas, etc.).

En 2018, on comptait plus de 11 millions d’aidants familiaux en France. Pour la majorité des aidants, l’aide apportée est purement bénévole. Ils soutiennent ainsi leurs proches dans les tâches quotidiennes, apportant même parfois une aide financière. Mais depuis 2016, le rôle des aidants familiaux est mieux défini et leurs droits bien ancrés. Décryptage de tout ce que vous devez savoir sur ce rôle plus que louable.

Être proche aidant n’est pas considéré comme un métier à part entière. Cependant, le nouveau statut juridique d’aidant permet de bénéficier d’aides financières pour mieux assumer ce rôle. En effet, ils ont eux aussi besoin d’aide : découvrons donc ensemble les solutions et aides aux aidants familiaux visant à soulager leur charge de travail et les accompagner.

Aidant familial et aidant : quelles différences ?

Il n’est pas toujours évident de faire la différence entre l’aidant familial et l’aidant naturel. Les deux appellations font référence à une personne qui s’occupe d’un senior en situation de dépendance ou souffrant d’une perte d’autonomie progressive.

Pour clarifier les choses, l’aidant familial est :

  • Le conjoint de la personne aidée ;
  • Le concubin de la personne aidée ;
  • Le partenaire pacsé ;
  • L’ascendant : parents, grands-parents…
  • Le descendant : enfants, petits-enfants…
  • Le collatéral jusqu’au 4ème degré : frères, sœurs, neveux, nièces…

En d’autres termes, l’aidant familial est celui qui soutient une personne de sa famille de façon non professionnelle.

L’aidant naturel est, en revanche, une personne choisie par la personne aidée. L’aidant naturel suit une formation mise en place par des professionnels de santé afin d’apprendre tous les gestes liés au maintien à domicile de la personne aidée. Il peut s’agir d’un ami ou d’un voisin, mais pas d’une personne de la même famille.

Comment l’aidant familial aide-t-il une personne dépendante ?

L’aidant familial soutient un proche au quotidien. Cette aide est précieuse pour la personne dépendante ou en perte d’autonomie qui souhaite continuer de résider à domicile. Pour simplifier son quotidien, l’aidant familial s’occupe de nombreuses tâches telles que :

  • Les rituels quotidiens : toilette, habillage… ;
  • L’entretien du domicile : ménage, travaux d’appoint… ;
  • Les courses et la préparation des repas ;
  • Le lien social : parler, jouer à des jeux de société, regarder un film… ;
  • La gestion administrative ;
  • L’accompagnement aux rendez-vous médicaux ;
  • Etc.

En somme, l’aidant familial est là à chaque étape cruciale de la vie de la personne aidée. Elle l’aide au quotidien, facilitant la réalisation de tâches devenues de plus en plus difficiles à exécuter en parfaite autonomie.

Comment fonctionne le statut d’aidant familial ?

Un proche peut décider de s’occuper quotidiennement ou régulièrement d’une personne en perte d’autonomie ou souffrant d’une maladie chronique nécessitant la présence d’une tierce personne. Pour soutenir cette démarche, le statut d’aidant familial a été créé : il ouvre des droits pour des aides aux aidants familiaux et congés spécifiques. Les aides varient selon divers critères :

  • l’âge ;
  • le lien familial ;
  • la situation familiale, sociale, professionnelle du proche ;
  • la situation personnelle de l’aidant.

Un proche aidant assiste une personne dépendante de façon régulière, non professionnelle, et permanente ou non. Au niveau des aides à domicile, il peut s’agir de soins divers, d’aide administrative, d’activités domestiques ou encore de réalisation de gestes de la vie quotidienne comme les courses.

Quels sont les droits des aidants familiaux ?

 

aide financière aidant familiaux

Longtemps oubliés, les aidants familiaux ont vu leur statut changer au cours de ces dernières années. Désormais, les aidants familiaux ont accès à plusieurs droits :

Une rémunération ou une compensation financière

Nombreux sont les aidants qui sont contraints de réduire leur activité professionnelle pour s’occuper de leurs proches. Ce temps consacré à la personne aidée est souvent bénévole, l’aidant familial étant animé par la seule volonté d’aider. Désormais, les aidants familiaux (selon le profil) ont le droit à une rémunération ou une compensation financière pour compléter le montant du salaire perdu. C’est notamment le cas si l’aidé bénéficie de l’APA ou d’une Prestation de Compensation du Handicap (PCH).

Pour les personnes souffrant d’une dépendance absolue, il est possible de salarier le conjoint, le parent ou l’enfant. Si la personne à aider dispose de ressources financières suffisantes, elle bénéficiera d’une exonération de cotisations sociales et d’une réduction d’impôts pour salarier l’aidant familial. Quant à savoir s’il est possible de cumuler un salaire et un dédommagement, cela est possible sous certaines conditions. Les droits au chômage sont eux aussi possibles mais soumis à conditions.

L’APA pour l’aidant familial

La première des aides aux aidants familiaux est celle de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie). Si le proche aidé n’est pas éligible à l’APA, alors il peut employer librement l’aidant en tant qu’aide à domicile. Sinon, l’APA sert à le rémunérer en tant qu’aidant familial (sauf pour les conjoints, concubins et partenaires de PACS). L’aidant perçoit un salaire qui lui permet de bénéficier des droits sociaux attachés au statut de salarié (sécurité sociale, assurance vieillesse et congés payés). Le proche aidé devient l’employeur et doit respecter des obligations comme :

  • une déclaration d’embauche à l’Urssaf ;
  • les obligations prévues par le Code du travail (contrat de travail, bulletins de paie, etc.) ;
  • le paiement des cotisations sociales et des salaires.

La PCH pour l’aidant familial

Parmi les autres aides aux aidants familiaux, on retrouve la PCH (Prestation de Compensation Handicap), aide dite « humaine » pour rémunérer (ou dédommager) davantage un aidant familial. Son montant est de 3,94 € par heure ou bien de 5,91 € par heure si l’aidant familial diminue ou quitte son activité professionnelle. Pour toucher cette aide financière, l’état de la personne aidée doit nécessiter une aide totale, c’est-à-dire pour la quasi-totalité des actes essentiels avec une présence constante (ou presque) due à un besoin de soins ou d’aide pour la vie quotidienne. Dans le cas où l’aidant familial ne serait pas le conjoint ou un enfant du proche accompagné, il ne peut pas être retraité et il doit avoir renoncé à travailler de manière partielle ou totale pour assurer cette prise en charge.

Congé du proche aidant

Parce que s’occuper d’un proche en perte d’autonomie est très prenant, il est possible de cesser de travailler temporairement afin de s’en occuper à plein temps. La durée de ce congé est discutée et actée par une convention ou un accord collectif. Si ce n’est pas le cas, elle est alors fixée à 3 mois de congé. Ce congé est renouvelable mais ne peut dépasser 1 an. Pour l’aider financièrement, l’aidant familial peut recevoir une allocation journalière du proche aidant (AJPA), d’un montant de 43,83 euros pour une personne en couple et 52,08 euros pour une personne seule.

Source :  https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F16920

Droit à la formation de l’aidant familial

Afin d’épauler efficacement la personne dépendante ou en perte d’autonomie au quotidien, l’aidant familial a le droit à une formation spécifique. N’étant ni auxiliaire ni infirmier, l’aidant familial a besoin de ces repères pour pouvoir aider leur proche. Aujourd’hui, l’Association Française des Aidants propose une formation en ligne pour les aidants. On y retrouve des sujets variés tels que le handicap, la relation entre l’aidant et l’aidé, la gestion de la vie personnelle, etc. C’est une formation précieuse et particulièrement utile pour les aidants familiaux !

Droit au répit de l’aidant familial

Comme mentionné ci-dessus, l’aidant familial n’est pas un professionnel de santé. À ce titre, il est essentiel qu’il puisse prendre soin de lui en cas de surcharge de travail. S’occuper à temps plein d’une personne dépendante est éreintant, notamment pour une personne dont ce n’est pas le métier. Aussi, les aidants ont un droit au répit depuis 2015. Ils peuvent ainsi confier leur proche à des personnes compétentes et prendre un peu de temps pour eux. L’aidant familial peut ainsi prendre des vacances ou simplement reprendre des forces. À savoir que l’Assurance Maladie, les mutuelles et certaines aides spécifiques financent partiellement ce droit au répit de l’aidant familial.

L’aide aux aidants familiaux de l’APA peut être complétée par un droit au répit (uniquement si le proche âgé aidé est bénéficiaire de l’APA). Il s’agit d’un droit pour l’aidant de prendre du temps pour lui lors de la prise en charge d’une personne fragilisée par la maladie, l’âge ou le handicap. Depuis la réforme de l’APA en 2016, un proche aidant peut toucher une aide de maximum 506,71 € par an et par personne aidée. Cette enveloppe aide à financer l’accueil de l’aide durant le temps de repos de l’aidant (accueil de jour, accompagnement à domicile ou séjours de vacances). Un dispositif d’urgence en cas d’hospitalisation de l’aidant a également été mis en place pour prendre temporairement en charge la personne aidée avec un montant maximum de 1 012,76 €.

L’AEEH pour l’aidant familial : aide enfant handicapé

Pour s’occuper d’un enfant handicapé de moins de 20 ans, il existe l’AEEH (Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé). Cette aide aux aidants familiaux contribue à l’éducation de l’enfant et au financement de ses soins. Elle tient compte du temps consacré à l’enfant en tant que parents du fait de son handicap.

La MTP pour l’aidant familial : s’occuper d’un proche invalide

Enfin, dans les dernières aides aux aidants familiaux, on retrouve la MTP (Majoration pour Tierce Personne). Elle est dédiée aux personnes invalides et offre une majoration de leur pension d’invalidité dans le cas où elles auraient recours à une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie quotidienne. Ainsi, la MTP peut servir à rémunérer un proche aidant. Son montant est de 1 125,29 € par mois et n’est pas imposable (en sachant que le montant est revalorisé tous les ans). C’est la CPAM qui détermine si le proche aidé peut en bénéficier.

Les autres aides pour aidants familiaux

L’accompagnement psychologique de l’aidant familial

En dehors des aides aux aidants familiaux qui ont trait à l’argent, il existe également des accompagnements psychologiques : groupes d’entraide ou de parole, associations d’aidants, consultations auprès de spécialistes, etc. Renseignez-vous auprès de la mairie de votre lieu d’habitation, à la maison départementale des personnes âgées ou encore auprès de l’organisme de retraite du proche aidé. Toutes ces aides permettent de soulager la charge émotionnelle et morale, qui peut peser considérablement sur le quotidien de l’aidant familial. Vous pouvez également y recueillir des conseils précieux pour apprendre et assimiler vos différentes tâches et votre rôle d’aidant.

L’aide à l’apprentissage du travail d’aidant

Enfin, le ministère de la Santé et des Solidarités a aussi publié un « Guide de l’aidant familial », document très souvent mis à jour pour accompagner les aidants dans leur travail. Ce guide permet à chacun de se familiariser avec sa mission d’aidant, comprenant des conseils divers et nombreux pour aider les personnes dépendantes au quotidien. Il intègre aussi des indications sur les droits de la personne aidée et ceux de la personne aidante, mais aussi les numéros de téléphone et les noms d’organismes et des associations vers qui il est possible de se tourner pour obtenir de l’aide.

Comment devient-on un aidant familial ?

Vous souhaitez aider un proche malade ou vieillissant en devenant aidant familial ? Sachez qu’il n’y a aucune démarche à faire. Dans le cas où vous souhaiteriez bénéficier des droits mentionnés ci-dessus, vous devez vous rapprocher de votre employeur (congé proche aidant) ou de votre mutuelle (droit au répit de l’aidant).

Des questions sur le rôle de l’aidant familial ? Contactez dès aujourd’hui l’ADIAM pour en savoir plus.

Reportage sur le rôle de l’aidant familial