Les symptômes d’une intoxication alimentaire surviennent généralement 24 heures et jusqu’à 72 heures après l’absorption de l’aliment responsable. Encore appelée toxi-infection alimentaire, cette maladie se manifeste par des douleurs abdominales, des vomissements et des diarrhées et est parfois accompagnée de fièvre et d’une fatigue importante. Associée à un âge avancé et à un organisme fragilisé par la maladie, une intoxication alimentaire peut avoir de lourdes conséquences sur nos aînés, pouvant entraîner une accélération de la perte d’autonomie et dans le pire des cas la mort.
L’intoxication alimentaire est plus souvent causée par des micro-organismes, tels que des bactéries, des virus ou des parasites, qui se développent dans les aliments. Les coupables les plus courants sont les bactéries telles que Campylobacter, Salmonella, E. coli et Listeria. Les virus, comme le norovirus et le rotavirus, peuvent également provoquer des intoxications alimentaires, tout comme certains parasites, comme Giardia et Cryptosporidium.
Les aliments contaminés par ces micro-organismes peuvent être d’origine animale, comme la viande, la volaille et les œufs, ou d’origine végétale, comme les fruits et les légumes. Les aliments crus ou insuffisamment cuits sont les plus susceptibles de causer des problèmes, ainsi que les aliments préparés et conservés de manière incorrecte. Les toxines produites par certaines bactéries, comme Staphylococcus aureus et Clostridium botulinum, sont également responsables de certaines intoxications alimentaires.
Il est important de noter que les aliments contaminés ne présentent pas nécessairement un aspect, une odeur ou un goût inhabituels. Ainsi, il est essentiel de bien manipuler et conserver les aliments pour minimiser les risques d’intoxication alimentaire.
Les risques d’intoxication alimentaire chez les seniors
Une intoxication alimentaire est la conséquence de l’absorption d’aliments contaminés par une bactérie, un virus ou un parasite. Les aliments souvent mis en cause lors d’intoxications alimentaires sont les œufs, la viande, la charcuterie, le poisson, les fruits de mer et les produits laitiers.
Sur toute la chaine que nous pouvons contrôler, de l’achat jusqu’à la préparation de l’aliment, il y a un risque de contamination. Chaine du froid non respectée, stockage non approprié, cuisson inadaptée, ou encore date de péremption dépassée sont autant de raisons pouvant entraîner une intoxication.
Chez nos aînés, dont l’organisme est plus fragile et les défenses moins alertes, des mesures doivent être prises et un accompagnement doit être prévu surtout si la personne vit à domicile et prépare encore ses repas seule. Que ce soit par souci d’économie, par négligence ou encore parce que ni leur odorat, ni leur vue ne leur permet de déceler un produit avarié, l’absorption de produits non propres à la consommation est un exemple que l’on rencontre trop souvent chez les seniors. Des règles d’hygiène simples peuvent pourtant être mises en place et un accompagnement par une diététicienne à domicile pourrait éviter ces risques d’intoxication alimentaire.
Les symptômes d’intoxication alimentaire chez les personnes âgées
Dans la plupart des cas, une intoxication alimentaire ne dépasse pas 72 heures, mais pour une personne âgée et fragile, 72 heures de vomissements et de diarrhées n’a rien d’anodin. La conséquence première de ces symptômes est une déshydratation importante qui associée à de la fièvre et des douleurs abdominales sévères peuvent entraîner une désorientation voir une perte de connaissance.
En fonction de la fragilité de la personne et de l’agent pathogène responsable de l’intoxication, ces symptômes peuvent être extrêmement sévères et intenses. Si l’état général décline et est accompagné de fièvre et de crampes au ventre, il faut rapidement consulter. Une personne âgée et isolée, sans aide à domicile, et sans une hygiène alimentaire saine et équilibrée prend des risques quant à sa santé.
Les symptômes de l’intoxication alimentaire varient en fonction de l’agent pathogène en cause, de la quantité d’aliments contaminés consommés et de la susceptibilité individuelle. Cependant, certains symptômes sont couramment observés dans de nombreux cas d’intoxication alimentaire. Ceux-ci incluent des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, de la diarrhée, de la fièvre et des frissons.
D’autres symptômes moins courants peuvent également survenir, tels que des maux de tête, une fatigue extrême, des douleurs musculaires et des crampes. Dans certains cas, des signes plus graves peuvent apparaître, comme des difficultés respiratoires, une confusion, une vision trouble et des convulsions. Ces symptômes peuvent indiquer une intoxication alimentaire plus sévère ou une complication, et il est important de consulter un médecin dans de tels cas.
La durée et la gravité des symptômes varient également en fonction de l’agent pathogène et de la susceptibilité individuelle. Certains cas d’intoxication alimentaire peuvent être bénins et disparaître d’eux-mêmes en quelques heures, tandis que d’autres peuvent être plus graves et durer plusieurs jours.
Que faire en cas d’intoxication alimentaire ?
Le plus souvent, une intoxication alimentaire reste bénigne, mais si les symptômes persistent au-delà de 48 heures, il faut consulter, car même si cela reste rare, certaines infections nécessiteront la prise d’antibiotiques spécifiques à l’agent infectieux mis en cause. Dans tous les cas, il faudra adapter son alimentation durant l’intoxication.
Ainsi, les protéines maigres telles que la volaille ou encore le colin devront être préférés à toute autre forme de protéine. De même, le riz blanc (parfois même de l’eau de riz), les pâtes blanches ou encore les pommes de terre cuites seront recommandés dans les menus.
L’hydratation est un élément clé de la guérison, il faut boire en continue, par petite dose pour éviter d’aggraver les vomissements. En revanche il ne faut pas prendre d’anti-diarrhéiques sans prescription médicale, car ce que l’organisme rejette est mieux dehors que dedans. Dans le cas d’une personne âgée, pour qui le transit intestinal est par nature plus lent, plus vite l’organisme aura évacué les aliments infectés mieux ce sera.
En cas de doute sur l’ingestion d’un poison il est conseillé de joindre le centre anti-poison de Paris
Quand consulter un médecin
Il est important de consulter un médecin si vous présentez des symptômes d’intoxication alimentaire qui sont intenses, persistent ou s’aggravent, ou si vous présentez des signes de déshydratation, tels que des étourdissements, une bouche sèche, une faible production d’urine, une soif intense ou une faiblesse. Les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies chroniques ou d’un système immunitaire affaibli sont particulièrement vulnérables aux complications et doivent consulter un médecin dès l’apparition des symptômes d’intoxication alimentaire.
Dans certains cas, l’intoxication alimentaire peut être causée par des agents pathogènes potentiellement mortels, comme Clostridium botulinum, qui produit la toxine botulique, ou Listeria monocytogenes, qui peut provoquer une infection invasive appelée listériose. Dans ces cas, il est crucial de consulter un médecin immédiatement pour obtenir un diagnostic et un traitement appropriés.
Enfin, il est important de consulter un médecin si vous soupçonnez une intoxication alimentaire après avoir consommé un aliment spécifique dans un établissement public, car cela peut indiquer une épidémie d’intoxication alimentaire qui doit être signalée aux autorités sanitaires.
Comment prévenir les risques d’intoxication alimentaire chez les seniors ?
Tout comme pour les tout-petits ou encore les femmes enceintes, l’organisme de nos seniors est plus fragile. Ainsi, une charge toxique alimentaire de faible teneur peut entrainer une intoxication alimentaire majeure alors que sur un sujet adulte en bonne santé le même aliment pourtant contaminé n’aura aucun effet, visible du moins. Une hygiène de vie saine accompagnée de gestes simples peut prévenir la plupart des intoxications alimentaires. Les 7 réflexes à adopter au quotidien sont :
- Une bonne hygiène corporelle, incluant le lavage des mains avec du savon, surtout après avoir été aux toilettes, et avant de préparer à manger.
- Utiliser des ustensiles propres. Il faut toujours bien laver ses ustensiles après utilisation. Les planches à découper la viande, si elles sont mal nettoyées sont des nids à bactéries.
- Eviter la viande crue et les produits laitiers non pasteurisés. Mieux que cela, les viandes doivent être cuites suffisamment pour être inoffensives. De plus quel que soit le légume ou le fruit, il doit être bien nettoyé avant d’être cuisiné ou consommé.
- Ne jamais dépasser les dates de péremption, et ne pas consommer une boite de conserve bombée, généralement synonyme de bactéries.
- Eviter de réchauffer un plat cuisiné plus d’une fois.
- Après utilisation, mettez rapidement au frais les aliments dangereux tels que la mayonnaise, la viande crue ou encore les produits laitiers. L’entreposage au frais doit également suivre des règles d’hygiène, ainsi l’utilisation de sacs individuels ou de boites hermétiques devra être privilégiée afin d’éviter le passage de bactéries entre les différents aliments.
- Enfin, concernant les aliments périssables, ils ne doivent pas rester hors du frigo plus d’une heure pendant les activités extérieures (sorties, pique-niques…), ni plus de 2 heures à la température de la pièce. Au-delà de ces délais, lorsque la température est supérieure à 6° et inférieure à 60°, les bactéries prolifèrent rapidement.
En suivant ces règles et en étant accompagnés, nos aînés pourront ainsi éviter une toxi-infection alimentaire souvent source d’accélération de leur perte d’autonomie, et éviter ainsi des souffrances inutiles.
Traitements médicaux pour une intoxication alimentaire sévère
Dans le cas d’une intoxication alimentaire sévère, des traitements médicaux peuvent être nécessaires pour gérer les symptômes, traiter les infections et prévenir les complications. Voici quelques traitements couramment utilisés dans le cadre d’une intoxication alimentaire sévère :
- Réhydratation intraveineuse : Si la déshydratation est grave, des liquides et des électrolytes peuvent être administrés directement dans une veine pour aider à rétablir l’équilibre hydrique et électrolytique de l’organisme.
- Antibiotiques : Si l’intoxication alimentaire est causée par une infection bactérienne, des antibiotiques peuvent être prescrits pour tuer les bactéries responsables. Les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les intoxications alimentaires causées par des virus ou des parasites.
- Antiparasitaires : Si l’intoxication alimentaire est causée par un parasite, des médicaments antiparasitaires peuvent être prescrits pour éliminer l’infection.
- Antitoxines : Dans le cas d’une intoxication alimentaire causée par des toxines bactériennes, comme le botulisme, des antitoxines peuvent être administrées pour neutraliser les effets des toxines.
- Hospitalisation : Dans les cas graves ou compliqués, une hospitalisation peut être nécessaire pour surveiller et traiter les patients.
Réglementations et directives en matière de sécurité alimentaire
Les autorités sanitaires, comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) en France, élaborent des réglementations et des directives en matière de sécurité alimentaire pour protéger la santé publique. Ces réglementations concernent la production, la transformation, la distribution et la vente d’aliments, et visent à garantir que les aliments sont sûrs à consommer et exempts de contaminants dangereux.
Les directives en matière de sécurité alimentaire fournissent également des informations et des recommandations aux consommateurs pour les aider à manipuler, préparer et conserver les aliments en toute sécurité à la maison. Il est important de suivre ces directives pour minimiser les risques d’intoxication alimentaire et protéger la santé de votre famille.
Les établissements de restauration, tels que les restaurants, les cantines et les traiteurs, doivent également respecter des réglementations strictes en matière de sécurité alimentaire pour prévenir les intoxications alimentaires. Les inspections régulières et les formations en matière d’hygiène alimentaire sont essentielles pour garantir la sécurité des aliments servis au public.
Comment se remettre d’une intoxication alimentaire
Après l’intoxication alimentaire, laissez votre estomac se calmer. Après avoir ressenti les symptômes les plus explosifs d’une intoxication alimentaire, comme les vomissements, la diarrhée et les maux d’estomac, les experts recommandent de laisser votre estomac se reposer. Quelques explications complémentaires sont dispensées dans la vidéo suivante :
Conclusion et réflexions finales sur la prévention des maladies d’origine alimentaire
L’intoxication alimentaire est un problème sérieux qui peut avoir des conséquences graves pour notre santé. Cependant, en prenant des mesures préventives et en respectant les réglementations et directives en matière de sécurité alimentaire, nous pouvons réduire les risques et profiter de nos expériences culinaires sans craindre les maladies d’origine alimentaire.
En résumé, pour prévenir l’intoxication alimentaire, il est essentiel de suivre les bonnes pratiques de manipulation des aliments, telles que se laver les mains, utiliser des ustensiles et des surfaces de travail propres, bien cuire les aliments, et respecter les dates de péremption. De plus, il est important de connaître et de respecter les réglementations et directives en matière de sécurité alimentaire pour assurer la sécurité de nos aliments.