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Alors que l’orientation médico-sociale se tourne de plus en plus vers le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes, des problématiques d’ordre psychologiques, à la fois pour la personne mais également pour son entourage, se font sentir.

La mise en place d’un suivi psychologique adapté à ces nouvelles situations se révèle donc nécessaire.

Les avantages du soutien psychologique à domicile

L’avantage évident du soutien psychologique à domicile est l’absence de déplacement. Il est bien souvent difficile pour le patient âgé et/ou dépendant de quitter son domicile et l’idée même du transport peut être un facteur décourageant.

De plus, rester dans son cadre de vie évite bien souvent les appréhensions et l’anxiété. Un cadre méconnu  pouvant gêner, voire crisper la personne dépendante. Ce point peut permettre une meilleure ouverture et acceptation du soutien psychologique.

Lorsque la personne est suivie à son domicile, les difficultés éventuelles de communication peuvent être adoucies grâce à un environnement familier qui peut servir de support à l’échange et la parole.

Mieux encore, la prise en charge à domicile permet de s’assurer d’un suivi psychologique régulier. Il est plus simple de s’assurer du suivi des rendez-vous lorsque le psychologue se déplace, alors que l’inverse occasionnerait plus d’imprévus.

Détecter un besoin en matière de soutien psychologique chez la personne dépendante.

La personne âgée dépendante n’est pas toujours en mesure d’exprimer une demande de soutien psychologique spécifique. Par ailleurs, elle peut ne pas avoir forcément conscience de ce besoin.

Solitude, isolement, perte d’appétit, idées noires, changement d’attitude, agressivité, sont autant de signes qui peuvent inquiéter les proches, les voisins, ou ceux qui interviennent déjà au domicile (pour les soins ou les aides ménagères).

La demande d’aide vient souvent de l’entourage et de l’aidant en particulier.

Afin d’établir une prise en charge adaptée, des informations sont recueillies sur la problématique de la personne et de l’aidant, la tolérance envers les troubles, la relation avec l’entourage et les éventuelles difficultés à la mise en place d’une aide.

Un soutien psychologique auprès de la personne dépendante pourra par exemple permettre d’atténuer les troubles anxieux et du sommeil avec dans certains cas un éventuel recul de la prise de médicament.

Les difficultés de communication liées aux troubles du patient doivent faire l’objet d’une prise en charge particulière. Il est en effet important de s’assurer que le patient et l’aidant puissent avoir chacun des entretiens individuels.

L’acceptation de la mise en place d’une aide est essentielle. L’implication de la personne aidée est déterminante dans la perspective d’une amélioration de sa situation. Cela constitue de plus une réelle ouverture vers l’extérieur.

La présence d’un psychologue constitue un élément positif et surtout rassurant dans l’accompagnement de la personne.

Lorsque l’aidant est un proche, tel un membre de la famille, il s’agit de permettre une amélioration de la relation en la rendant moins fusionnelle ou moins conflictuelle.

Une prise en charge globale incluant les difficultés de l’aidant

Si la personne dépendante a besoin d’être aidée psychologiquement, il s’agit aussi d’être attentif aux aidants, bien souvent dans l’épuisement et nécessitant également un soutien.

L’aidant, membre de la famille, n’est pas toujours préparé à ce statut, et l’accompagnement n’est pas tant un processus s’adressant à une personne, qu’une aide englobant le « couple » formé par la personne âgée et l’aidant.

L’amélioration des relations entre l’aidant et la personne âgée est l’un des objectifs du soutien psychologique, car il permet de rééquilibrer les positionnements de chacun et de faire en sorte qu’ils soient respectés. Veiller d’une part à la place du patient en tant que sujet de son histoire, et non en tant que simple objet ; et d’autre part à la place de l’aidant qui, tout en aidant son proche, doit pouvoir continuer d’évoluer dans sa propre vie et pour cela accepter de déléguer un minimum aux professionnels qualifiés.

Verbaliser les difficultés pour les surmonter

Le cœur du travail de l’accompagnement psychologique reste, autant pour l’aidant que pour le patient, de savoir mettre des mots sur la souffrance, les malentendus et les frustrations. Il s’agit autant d’accompagner à l’amélioration des difficultés que de les prévenir.