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L’un des risques les plus importants d’hospitalisation des personnes âgées reste la fracture d’un membre, en particulier le col du fémur, lors d’une chute.

La prévention de la chute est devenue un véritable enjeu de santé publique.

Comment évaluer la situation ?

Il faut avant tout déterminer la condition physique et psychologique de la personne. Deux critères sont pris en compte :

1) En vérifiant tout d’abord si la personne âgée a eu une chute récemment (ce qui serait bien sûr un facteur négatif)

L’existence d’un historique de chutes antérieures accroît la peur de perdre l’équilibre, ce qui va entraîner une restriction de l’activité. Cette diminution de l’activité physique affaiblit encore plus l’autonomie de la personne et sa capacité à prévenir une prochaine chute.

2) Le second élément consiste à effectuer le test TUG (pour « Timed Up and Go »), ou « test de la chaise chronométrée ».

Ce petit test, effectué par les ergothérapeutes, dès le début de la prise en charge, consiste à demander à la personne de se lever d’une chaise, de parcourir 3 mètres à pied pour revenir au point initial.

Si ce test est effectué en moins de 20 secondes, on estime que le risque de chute est quasi nul (ce qui ne signifie pas qu’il est inexistant). Au-delà de 20 secondes, la personne est considérée comme ayant une mobilité réduite avec un risque de chute prononcé.

Prévenir la chute en entretenant l’activité physique

La mise en place d’exercices physiques adaptés à l’âge de la personne représente un des premiers axes de travail.

Quelques exemples d’activité :

  • La marche accompagnée ou non en fonction de l’état de la personne
  • Des cours de gymnastique douce adaptée pour les séniors
  • Des exercices de maintien de l’équilibre

Ces exercices aident le corps à garder et renforcer sa tonicité et sa masse musculaire, à ralentir les effets de l’ostéoporose et à augmenter la mobilité des articulations.

Enfin, il est essentiel de s’assurer que la personne reste bien hydratée et alimentée.

Prévenir la chute en repensant l’environnement de la personne âgée

L’adaptation de l’environnement aux nouvelles conditions de santé est également primordiale.

Plusieurs points sont à prendre en compte :

  • Le domicile doit impérativement être dégagé de tous les objets pouvant entraîner une chute, qu’il s’agisse de tapis, de fils, de câbles, de meubles empiétant sur les zones de passage.
  • Les meubles doivent être adaptés. Ainsi le lit pourra être rehaussé afin de permettre à la personne de se lever et de se coucher avec plus d’aisance. Cette opération doit également s’effectuer avec les fauteuils fixes. En cas de sols glissants, tel que du parquet ou carrelage, il est nécessaire de s’équiper de chaussures et de chaussons antidérapants.

Un élément qui reste souvent négligé : la luminosité. Multiplier les sources de lumière au domicile favorise la détection d’obstacles potentiels.

Dernier point : pensez à réduire le risque de chute en limitant les possibilités de déplacement hasardeux.

Il est utile d’organiser les objets en s’assurant de garder à porter de main les plus fréquemment utilisés. Pour le téléphone, par exemple, installer plusieurs postes dans la maison permet d’éviter des déplacements dangereux.

Bien se chausser

La façon de se chausser la personne est souvent un point critique.

Voici nos recommandations :

1) Evitez les chaussures et les chaussons tels que les tongs, les chaussures d’été ouvertes sur l’arrière, les chaussons ouverts sur le talon, etc.

2) Privilégiez les chaussures et les chaussons assurant une bonne tenue de l’ensemble du pied, et en particulier du talon.

Le point de départ de toute prévention passe par une visite des ergothérapeutes qui permettra d’effectuer un premier bilan. Avec l’ensemble de ces conseils, une base solide se constituera pour minimiser le risque de chute.